Une trouée dans le bois de Tachou
Le bois de Tachou, en bordure de la route de Revel est maintenant traversé par une large tranche, en bordure de la clinique de rééducation cardio-vasculaire. Cette future voie doit permettre d’accéder au nouveau lotissement de la société HLM des Chalets, qui prévoit d’y construire 120 logements dont une vingtaine en accession sociale à la propriété, comme l’annonce le panneau situé à proximité.
Revenons sur l’historique de ce projet. Avant la mise en place des outils d’aménagement du territoire comme les SCOT ou les Plans Locaux d’Urbanisme qui rendent plus transparentes les projets d’urbanisation, les décisions d’autoriser à construire sur des terres auparavant agricoles dépendaient des choix de l’équipe municipale en place. Naturellement des contraintes techniques (voiries, réseaux) permettaient ou non de rendre constructibles tel ou tel terrain. Mais dans de nombreux cas les relations entre les propriétaires fonciers, qui voyait l’intérêt d’avoir des terrains constructibles de par la plus-value apportée, et les élus jouaient un rôle essentiel.
La propriétaire du terrain de Bruyer demandait depuis plusieurs années à rendre constructible cette parcelle. La municipalité de M. Sempé accordera le feu vert en la mettant en relation avec le groupe des Chalets, contrôlé à travers la SA des Chalets par le Conseil départemental de la Haute-Garonne actionnaire majoritaire, et dont la vocation est de construire et gérer un parc d’HLM. Le problème est que ce terrain était relativement enclavé, avec un débouché sur l’avenue des Pyrénées. Les riverains du quartier vent debout contre ce projet, craignant l’impact d’une circulation automobile accrue, obtinrent de la mairie que la sortie sur l’avenue des Pyrénées et l’avenue Bel Horizon soit abandonnée. Une autre solution pour un débouché sur l’avenue Louis Couderc aurait nécessité de négocier avec Labège.
Le projet de la déviation de St-Orens apparaîtra comme un moyen de solutionner le problème en prévoyant un barreau routier desservant à la fois le futur lotissement et rejoignant la déviation … au détriment du bois de Tachou, parcelle appartenant à la même propriétaire, qui se voit amputé d’un tiers de sa superficie.
En vert, la partie du bois rasée pour faire passer la voie d’accès au lotissement de Bruyer.
Le projet avant d’être validé, sous la forme du permis de construire, subira de nombreux retards, et ce n’est qu’entre les deux tours de l’élection municipale de 2015 que le permis sera signé. La nouvelle équipe municipale laissera entendre qu’il avait été signé en catastrophe. Mais elle ne posera pas de recours (un permis de construire peut être contesté dans les deux mois suivant sa signature).
Le conseil général devait financer la voirie et le rond point qui va avec sur la route de Revel. Vu les changements de compétences concernant les voiries, ce sera peut-être à la communauté urbaine de s’en charger. A suivre.
Concernant l’avenir du bois, la municipalité hérite de ce qu’il en reste de la part des Chalets et parle de l’ouvrir au public, mais on peut s’interroger sur cet impact concernant sa fonction actuelle d’abri pour les espèces présentes. De toute façons le mal est en partie déjà fait, car plus un bois est de taille réduite et moins d’espèces sont présentes.
Au final des choix discutables en terme d’aménagement conduisent à une solution loin d’être optimale en terme de coût pour la collectivité, au niveau financier, et pour l’environnement.